Christine Martin est comédienne, plasticienne et poète. Et c’est à un véritable voyage poétique qu’elle nous convie, en nous présentant des chaussures lumineuses et scintillantes. “Chaussez-moi !”, clame une voix impersonnelle. La phrase clignote sur un panneau d’argent. Pour aller où ? La scénographie soudain s’habille de blanc, comme le costume de la conteuse qui nous prend par les yeux et les oreilles, sourire ravageur et voix feutrée. Comme dans Alice au pays des merveilles, le voyage réserve bien des surprises et la technologie astucieuse et sacrément au point d’Uz von Boxberg, avec ses accessoires magiques en plastique transparent, ses machines aux grands yeux multicolores et les surprises sonores de Xavier Drouault nous embarquent dans une troisième dimension. Raymond Queneau, Jacques Prévert, Robert Desnos, Alain Bosquet sont les compagnons qui prêtent leurs mots et leurs galipettes verbales pendant que la femme araignée de Louise Bourgeois déploie son armure prédatrice et que Cendrillon se transforme en une princesse en origami blanc. Une heure toute douce en forme d’ode vivante à l’imaginaire pour les tout-petits ou les très grands.